Souvent fastidieuse et difficile à contrôler, le coût d’entretien d’un ascenseur nécessite un budget relativement important. Les propriétaires ou copropriétaires d’un logement avec ascenseur seront certainement impliqués par le nouveau dispositif prévoyant la remise aux normes des quelques 470 000 d’élévateurs recensés à travers la France. Le dispositif légal de 2003 relatif à la sécurité des installations oblige en effet les nantis à procéder à de gros travaux de remises aux normes.
Le coût de ces démarches s’estime à 3,2 milliards d’euros dans sa totalité. Avec une facture globale qui va finalement s’élever jusqu’à 8 milliards, chaque propriétaire doit déverser environ 20 000 euros pour les travaux. Les demandes affluent et les prix flambent en conséquence. Comment contourner les abus de prestataires et réduire la facture de l’entretien des ascenseurs ?
Jouer sur la concurrence pour trouver les meilleurs coûts d’entretien pour un ascenseur
Être vigilant sur l’effectivité des travaux accomplis et assurer le suivi par des traces écrites
Le secteur d’entretien de l’ascenseur connaît un léger recul avec à peine 12 000 nouvelles infrastructures d’élévation mises en place en 2008. Cependant, le coût d’entretien d’un ascenseur représente jusqu’à 50 % des revenus du professionnel. Pour éviter de voir la facture gonfler, il faut savoir faire jouer sur la concurrence pour le même service. Avec le nombre important d’infrastructures à vérifier par jour, il peut aussi arriver que les ascensoristes n’arrivent pas à réaliser les visites d’entretien de manière convenable.
Si l’on ne souhaite pas céder sur la sécurité, il y aura pas mal de travaux à effectuer (calage de la cabine, réglages des freins, graissage des poulies, etc.). Pour un service bien assuré, il faut exiger des traces écrites pour les visites afin de détecter les éventuelles failles de contrôles et de choisir ensuite le prestataire qui a fait preuve de sérieux et de transparence dans sa visite.
Comparer les offres des grandes entreprises avec celles des PME locales et indépendantes
Quand on ne prend pas la peine de comparer les offres des prestataires, on se retrouve sûrement avec une facture assez salée qui présente d’énormes différences. Effectuer des demandes de devis auprès de prestataires de services différents pour en faire la comparaison de prix permet de détecter l’offre la plus avantageuse. Dans cette démarche, il est impératif de rester vigilant. En effet, ne manquant pas de tours dans leur sac, les grandes entreprises de l’ascenseur rachètent des PME désormais regroupées pour opérer en leur nom, mais appliquant les méthodes de leur maison mère.
Ces filiales présenteront des devis assez salés. Pour ceux qui ont peu de temps pour trouver des entreprises locales, il est possible de passer par le service d’un organisme spécialisé, comme l’Association des responsables de copropriété présente sur le site Unarc.asso.fr. Cette entité orientera le demandeur vers une entreprise qualifiée de sa région.
Autres attitudes à observer autour du coût d’entretien d’un ascenseur
Quelques astuces permettent également d’éviter des factures anormalement élevées.
Apporter beaucoup d’attention sur la liste des travaux à effectuer
Selon le dispositif légal en vigueur, les travaux de mises aux normes se basent sur 17 points de contrôle. Cela n’empêche pas les prestataires de gonfler la facture pour le coût d’entretien d’un ascenseur. Quand on ne dispose pas assez de notion concernant la liste des travaux obligatoires, on aura du mal à s’y repérer. Pour des travaux de sécurité dans un immeuble de la rue de Dantzig, un géant de l’ascenseur a par exemple présenté une facture de 113 000 € sans fournir les détails des opérations bien que la règle concernant la mise en concurrence soit claire là-dessus.
C’est après la consultation d’une PME de la région et le coût total pour la pose d’un marchepied et le changement d’un limiteur de vitesse revenait à 4 400 €. Ce geste a permis au propriétaire de faire une économie de 109 000 € en détectant effectivement les éventuelles interventions inutiles et frauduleuses. De plus, la charte des prestataires exige toujours des devis détaillés. Cependant, exiger un devis détaillé n’est pas suffisant, il faut vérifier que les travaux recommandés sont aussi obligatoires.
Prioriser l’utilisation des pièces détachées réparables par n’importe quel prestataire
Une manœuvre courante exercée par certains prestataires consiste à vendre des équipements maison très sophistiqués au lieu de pièces universelles proposées par les fabricants de renom. La majorité des copropriétés n’y voient que du feu, mais sur la facture, l’addition peut très vite grimper. En effet, pour le cas des portes palières par exemple, le prix normal est entre 40 et 70 €.
Cette somme peut aller jusqu’à 700 ou 1000 € si le prestataire sollicite des systèmes de fermeture ultra perfectionnés et superflus. C’est aussi le cas pour les matériels informatiques tels que les alarmes, les armoires de commandes ou les vidéosurveillances. Pour éviter ce genre de mésaventure, on peut mentionner dans le contrat que la non admission de la monopole sur les pièces. De cette façon, on a la liberté de choisir les pièces satisfaisantes pour répondre à ses besoins en termes de prix, mais aux normes.
Connaître que la remise aux normes doit se faire gratuitement pour les locataires
Tout locataire doit savoir que le coût de la remise aux normes des ascenseurs doit être entièrement assumé par le propriétaire du logement. De ce fait, on ne peut lui facturer que la consommation électrique, les dépannages des personnes coincées dans l’ascenseur et la quote-part des interventions de base telles que le remplacement des petites pièces usées. Cela représente environ 8 à 12 % des charges locatives totales. Il est cependant inutile d’espérer un allègement de facture dans le cas où le locataire n’utilise pas l’ascenseur. L’exception ne sera faite qu’aux occupants du rez-de-chaussée, mais encore à condition que l’habitat ne dispose pas de desserte qui mène au sous-sol.