La dotation d’une maison existante ou en construction neuve d’une isolation de qualité permet de faire face aux dépenses en énergie dont le prix croît de façon incontrôlable. Mais c’est aussi une belle opportunité de profiter d’un intérieur confortable et sain. Cette démarche limitera aussi l’effet nocif du gaz à effet de serre sur l’environnement et la planète, tout en freinant l’épuisement des réserves d’énergie. C’est ainsi que l’État français a mis en place des mesures réglementaires strictes à l’endroit des acteurs du secteur bâtiment (constructeurs et particuliers), pour que toutes les réalisations tendent vers une construction économe en énergie.
En compensation et avec la participation des nombreux organismes publics privés et financiers, de nombreuses mesures incitatives sous forme de crédit, de réduction fiscale, de subventions et primes, sont proposées. Pour la France, le défi est lancé. L’objectif est la réduction jusqu’à 40 % de la consommation en énergie en 2020. Les RT successives fixent les étapes. Mieux encore, à partir de cette année 2015, les compétences dans le domaine ont été transférées à des entreprises et des professionnels qui seront détenteurs de la qualification RGE. Ces derniers sont les seuls, à faire appel, pour être éligibles aux différentes aides signalées précédemment.
Isolation d’une maison : contexte actuel du secteur bâtiment sur l’économie d’énergie
Le parc immobilier se trouve en deuxième position en tant qu’émetteur de gaz à effet de serre, après le transport routier. Par ailleurs, un bâtiment d’habitation dont l’intérieur génère de la chaleur par différentes sources (chauffage, cuisson, transpiration, etc.) perd une grande partie de cette chaleur, par toutes ses parois et ses ouvertures, si celles-ci sont mal ou non isolées du tout. À ce propos, 30 % de la déperdition de chaleur totale se font par la toiture et les combles, 25 % par les murs, 15 % par les ouvertures, 10 % par les sols ou les planchers. De plus, les bâtiments anciens sont les moins performants donc les plus consommateurs d’énergie. Les mesures mises en place sont donc reparties selon ces catégorisations.
Concernant la réussite de la performance énergétique par l’isolation des parois, elle sera principalement fonction de la technique de mise en œuvre de l’isolation et de la nature ses isolants.
Isolation d’une maison : l’isolation de la toiture
Les méthodes courantes en isolation de toitures restent l’isolation par l’intérieur ou sous toiture et celle par l’extérieur ou sur toiture, choisies en général suivant la nature des combles et du budget disponible :
L’isolation par l’extérieur
Elle coûte cher et doit se faire par des professionnels. Toutefois, elle s’avère très performante pour supprimer les ponts thermiques. Cela est d’autant plus vrai que si l’on use de la méthode dite de sarking qui rehausse en plus l’esthétique de la toiture. Cette méthode s’adaptant à tous les types de revêtement et de pente, consiste à poser en continu sur la charpente un isolant rigide.
Malgré la complexité de sa pose et son prix élevé (double de celui de méthode traditionnelle), elle a prouvé largement son efficacité (trois fois plus performant qu’une méthode traditionnelle). Quel que soit le procédé, une isolation par l’extérieur permet de conserver l’espace habitable sous les combles. Et de plus, il n’y a pas d’obligation pour les occupants de quitter les lieux pendant les travaux. À noter que les travaux requièrent une autorisation.
L’isolation par l’intérieur
Elle coûte moins cher, car elle peut se faire par soi-même. Elle peut apporter les mêmes performances que celle par l’extérieur si on la perfectionne avec les éléments appropriés (écran sous toiture, membrane d’étanchéité, pare-vapeur du côté chaud, etc.). En combles perdus par exemple, le soufflage par les flocons de laine de verre où les moindres interstices seront bouchés ainsi que la pose en continu de deux couches d’isolants de façon croisée garantit des résultats plus que satisfaisants. En combles aménageables, la mise en place de l’isolant entre les chevrons ou sur ceux-ci constitue des solutions efficaces et fiables.
Depuis peu, les panneaux sandwich s’avèrent une alternative. En effet, en plus de sa performance, ils présentent deux faces entre lesquelles se trouve l’isolant. L’une est destinée à recevoir directement la couverture et l’autre face, très décorative, sert de plafond. Toutefois, l’isolation par l’intérieur réduit l’espace habitable en combles aménagés et oblige les occupants à partir durant les travaux.
À noter que pour la toiture en terrasse, l’isolant est à placer entre le support et la membrane d’étanchéité et la végétalisation du toit assure une isolation thermique et acoustique efficace.
Isolation d’une maison : l’isolation des autres parois (murs, planchers, ouvertures)
En construction neuve, on peut utiliser comme murs porteurs des matériaux intégrant déjà un isolant (type béton cellulaire). C’est la méthode d’isolation intégrée. Elle requiert un budget conséquent, mais a pour avantage de rendre les ponts thermiques quasi nuls et de durer très longtemps.
En rénovation, on peut opter pour une isolation thermique par l’extérieur ou par l’intérieur.
La première (ITE), plus onéreuse, consiste à recouvrir les murs d’un manteau isolant, de préférence un isolant sous bardage ventilé. Cette technique aura pour effet de réduire considérablement les ponts thermiques et d’augmenter l’inertie thermique des murs. Elle donne aussi l’opportunité d’améliorer l’aspect de la façade et n’empiète pas sur l’espace habitable, mais elle peut exiger une autorisation des travaux.
La deuxième est facile à mettre en œuvre, donc moins coûteuse. Elle ne requiert pas d’autorisation des travaux. Cependant, le résultat est moins performant, étant donné l’existence des éléments pouvant entraver la pose en continu (installation électrique). Elle est aussi moins durable (épaisseur moins épaisse des isolants pour ne pas trop diminuer l’espace habitable).
L’isolation du plancher
Pour un plancher posé directement sur le sol, l’isolation se fait par le bas. Pour un plancher à ossature, elle doit se faire entre les éléments de la structure. L’isolation par le haut est une autre possibilité, mais nécessite une nouvelle finition après l’enlèvement de l’existante.
L’isolation des ouvertures (portes et fenêtres) est principalement assurée par le fait de choisir une porte blindée et les bons matériaux de fabrication (bois, composite, PVC et alu).
L’isolation d’une maison et les matériaux isolants
Les isolants jouent un grand rôle dans la fiabilité de l’isolation et sont disponibles sous une grande variété. On les classe en plusieurs catégories :
Isolants naturels écologiques
Comme la perlite ou le verre cellulaire qui sont des matériaux bio-sourcés hautement écologiques. Ils sont en revanche très coûteux. Ce qui fait qu’on ne les utilise que très rarement. Il y a aussi les laines de chanvre, de bois, l’ouate de cellulose, la laine de mouton, etc., qui sont des isolants sains, mais encore à prix peu abordable. Les laines minérales (laine de verre et laine de roche) constituent les isolants les plus utilisés par les Français. Il y a une bonne raison à cela : leur excellent rapport qualité/prix. Toutefois, leur fabrication demande beaucoup d’énergie.
Les isolants synthétiques
Comme le polystyrène expansé ou extrudé, le polyuréthane. Ce sont des isolants thermiquement très performants. Ils présentent malheureusement des risques pour l’homme et l’environnement (cas d’incendie, par exemple).
Les isolants dits « nouvelle génération »
Comme la brique monomur, le béton cellulaire, etc.. Et récemment les isolants révolutionnaires comme l’aérogel (très performant et fonctionnel par sa légèreté) commencent à percer le marché. Néanmoins, ils sont handicapés par le prix ou la rareté.