Pour rejeter les eaux usées, chaque foyer a le choix entre une fosse toutes eaux ou une micro-station d’épuration individuelle. Cette dernière, en remplacement de la fosse septique ressemble beaucoup à une station d’épuration urbaine, mis à part le fait que son usage est pour le compte d’un seul ménage. Bon nombre de personnes préfèrent s’éloigner des bruits des grandes villes pour jouir de l’atmosphère saine de la campagne. Toutefois, le calme a un prix. C’est qu’on est également loin des facilités d’aménagements basiques tels que l’électrification, l’adduction d’eau ou encore de l’épuration des eaux usées.
Sur ce dernier point, le réseau public d’épuration des eaux usées ne dessert généralement pas les localités éloignées ou les logements isolés. Pour les propriétaires qui se trouvent dans cette situation, la solution réside dans l’installation d’une station d’épuration individuelle. Pour rappel, l’épuration des eaux usées est obligatoire pour tout logement. Et ce, même en l’absence d’un branchement à un réseau communal d’épuration.
La micro-station d’épuration individuelle
La micro-station d’épuration fonctionne comme toute installation d’épuration d’eau. Ce qui la différencie, c’est sa taille. En effet, une micro-station d’épuration d’eau ne peut concerner qu’une seule habitation. Il s’agit d’une installation utilisée pour le prétraitement et le traitement des eaux usées.
Le prétraitement concerne la première phase de décantation des matières d’une façon anaérobie (sans la présence d’oxygène), autrement dit, une phase de dégradation des particules en suspension et flottantes. Elle permet également la décantation et l’homogénéisation des matières non biologiques, et entraîne le processus de dégradation des matières de nature lipidiques.
Le traitement proprement dit des eaux usées consiste à la dégradation progressive des matières par l’action des bactéries aérobies. On injecte de l’air dans un compartiment de la micro-station d’épuration. Au final, le gaz carbonique aide à la dégradation des matières organiques. C’est pendant cette phase que s’effectue la dénitrification des matières.
Après la phase de traitement vient une dernière décantation, avant le rejet de l’eau traitée dans la nature. Cette phase consiste à séparer les boues qui peuvent éventuellement rester dans le compartiment de traitement.
Si l’installation de la micro-station d’épuration se fait dans les règles, le rejet de l’eau traitée et de l’excédent de boue n’a pas d’impact néfaste sur l’environnement. Effectivement, le gaz produit par la micro-station est uniquement le dioxyde de carbone, qui est à la fois inodore, mais aussi ininflammable. Par ailleurs, l’installation est inaccessible aux moustiques, vecteurs de toutes sortes de maladies, venant y pondre leurs œufs. Le dispositif assure également une totale sécurité d’utilisation. En effet, il est pratiquement impossible, lors des opérations de maintenance, d’être en contact avec les eaux concernées par le processus. Ceci s’explique par la conception même de l’appareil. Toutefois, nous conseillons l’acquisition d’une micro-station reconnue et agréée pour une meilleure assurance d’utilisation.
Les éléments à considérer sur les micro-stations d’épuration
Avant de conclure l’achat d’une micro-station d’épuration, il faut vérifier que celle-ci répond aux législations en vigueur au sein de l’Union Européenne. Avant tout, il faut savoir qu’un appareil agréé pour le marché européen comporte le sigle CE. En plus de ces normes nationales et européennes, d’autres normes de qualité doivent également concerner l’appareil. Il s’agit notamment de la NF 12566-3+A1 2009 qui touche les installations de traitement des eaux usées de type micro-station. Celles-ci doivent être prêtes à l’emploi ou assemblées sur les lieux.
Il y a aussi la norme NF EN 1778 pour les constructions et les conceptions de matériels thermoplastiques, la norme NF 15-100 pour le raccordement électrique par rapport au plan général u système électrique de l’habitation. Enfin, la norme NF P 98-332 pour la mise en terre de la micro-station d’épuration est également à respecter. Ces normes réglementaires sont à prendre en compte avant le début de tous travaux d’installation.
Par rapport aux substances chimiques
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la station d’épuration ne doit contenir certaines substances chimiques. En effet, étant donné que le processus de dépollution s’effectue d’une manière totalement biologique, le processus ne peut éliminer tout agent chimique.. Ceux-ci se retrouveront alors dans la nature lors de la phase de rejet. Parmi les substances chimiques considérées comme étant très dangereuses pour l’environnement, il y a les organismes phosphoriques et stanniques. Certaines substances métalliques comme le mercure, cyanure ou le cadmium sont potentiellement cancérigènes.
Ne doivent pas également être en contact avec les eaux usées à traiter dans la micro-station, les substances de la famille des hydrocarbures. Il est également interdit de déverser dans l’appareil d’autres substances pouvant engendrer la production de ces matières dans le milieu naturel ou au cours du processus de dépollution des eaux usées. Elles peuvent être des biocides, du silicium,, e certaines substances inorganiques phosphatées, des fluorures, de certains types de sels nitriques. Toutefois, on autorise certaines substances biologiquement inoffensives. Tous les types d’acides, les matières alcalines fortes ainsi qu’une grande quantité de matières graisseuses ou de désinfectants sont interdits de déversement dans l’appareil.
L’eau dépolluée est déversée dans la nature
Toutes ces dispositions étant, une micro-station d’épuration déverse l’eau dépolluée dans la nature après le traitement. Si l’utilisation d’une station concerne seulement un ménage, les risques de déversement en grandes quantités de ces substances dangereuses dans l’environnement sont minimes. L’utilisation de désinfectants est alors possible dans ce cas.
Enfin, il faut régulièrement faire effectuer par un spécialiste la vidange de la micro-station. L’opération consiste à enlever la boue dans la zone d’écoulement de la micro-station. Une fréquence de deux fois par an est nécessaire.
Les avantages d’une micro-station d’épuration
Étant donné que les micro-stations doivent répondre à plusieurs mesures normatives, les contrôles de ces appareils s’effectuent avant l’installation et pendant l’utilisation. Notons qu’il s’agit là de normes nationales et européennes. Dans un autre cadre, la micro-station n’est pas une installation lourde qui nuit à l’esthétique de l’habitation. Elle est complètement mise en terre et aucune partie compacte n’est visible depuis l’extérieur. Elle est adaptée aussi bien aux domaines de grande superficie qu’aux habitations sur une petite surface.
Hormis les zones inondables, son installation convient à tout type de sol et d’agencement de terrain. Par ailleurs, une micro-station d’épuration a une durée de vie presque illimitée. Mais pour s’en assurer, il faut effectuer régulièrement l’assainissement, dont la vidange par un spécialiste. Enfin, l’installation ’une micro-station ne prend pas beaucoup de temps, 24 heures suffisent en moyenne.
Plusieurs marques de divers fabricants sont disponibles sur le marché. Il est de bonne pratique de onsulter l’avis d’un professionnel et de demander plusieurs devis, avant de s’en acquérir.
Micro-station d’épuration : ses autres avantages
Toutefois, comme la micro-station fonctionne à l’électricité, il faut intégrer dans le coût d’utilisation la consommation correspondante. Celle-ci varie entre 0,8 kWh et 6 kWh, soit 35 à 80 par an. La fréquence des entretiens doit se faire également en fonction de son utilisation. Cette fréquence doit être proportionnelle à la quantité d’eau traitée. Le prix d’un entretien est aux environs de 200 €. Enfin, nous ne conseillons pas trop de laisser une micro-station individuelle hors service sur une très longue période. C’est-à-dire plus de trois mois. Ceci dans le but de ne pas l’endommager ou de compliquer sa remise en fonctionnement.
Le prix d’une micro-station d’épuration dépend entièrement du nombre de personnes dans le logement. Ce paramètre est appelé l’équivalent-habitants. Le prix varie entre 4 500 et 10 000 €. Pour un modèle de type à boues activées, un prix de 4 500 € correspond à une petite famille de deux à six personnes. Tandis que pour 17 équivalents-habitants le prix est de 9 500 €. Quant au coût d’installation, il se situe entre 4 000 et 10 000 €. Par ailleurs, il faut compter entre 145 et 198 € pour le budget de fonctionnement d’une micro-station d’épuration. En tout état de cause, on peut demander l’établissement de devis en ligne avant de décider de l’achat.
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