Dans la jungle de la construction immobilière, une petite révolution silencieuse est en marche. Des architectes audacieux se tournent vers des matériaux qu’on considère comme des déchets : du papier et du carton.
Le « Papercrete » : le béton de papier qui défie la logique
Le premier de ces matériaux insolites est le « Papercrete ». C’est la contraction de « paper » (papier) et « concrete » (béton). La recette est aussi simple que surprenante. Du papier journal ou des cartons sont réduits en pulpe avec de l’eau. Puis on les mélange avec un peu de ciment ou de chaux et de sable.
Le résultat est un matériau léger. On peut le mouler en briques ou le couler dans des coffrages comme du béton classique. Mais ses propriétés sont radicalement différentes.
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Un isolant naturel et incroyablement efficace
Contrairement au béton, qui est une vraie passoire thermique, le Papercrete est un isolant exceptionnel. La cellulose du papier, une fois sèche, emprisonne des milliers de bulles d’air. Ça crée une barrière thermique redoutable.
Une maison construite avec des murs épais en Papercrete peut se passer d’isolation en plus. Elle reste fraîche en été et garde la chaleur en hiver. Et ça réduit drastiquement les besoins en chauffage et en climatisation.
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Des murs en carton : la technique des « bottes » de carton
Une autre technique, encore plus simple, utilise le carton comme remplissage d’une structure en bois.
Le principe est le même que la construction en bottes de paille. Des cartons d’emballage sont collectés. Pliés et compressés très fort pour former des « bottes » de carton très denses.
Ces bottes sont ensuite empilées entre les poutres de l’ossature bois pour créer des murs épais. Ils seront ensuite recouverts d’un enduit à la chaux ou à la terre.

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Écologique et économique : le duo gagnant
L’avantage principal de ces techniques, c’est bien sûr le prix. Le papier et le carton sont des matières premières gratuites. Le coût de la construction se résume alors au ciment, au bois et à la main-d’œuvre.
Pour des autoconstructeurs, c’est une manière de réduire le budget de manière spectaculaire.
Sur le plan écologique, le bilan est tout aussi impressionnant. On utilise un déchet, on lui donne une seconde vie. Et on crée une maison à très faible impact carbone.
Des défis à surmonter, mais un potentiel immense
Bien sûr, ces techniques ne sont pas sans défis. Leur principal ennemi, c’est l’humidité. Une protection parfaite contre la pluie, avec de larges débords de toit, est indispensable.
De plus, ces méthodes sont encore expérimentales. Elles sont souvent réservées aux projets d’autoconstruction. Et peuvent être difficiles à faire assurer.
Pourtant, elles prouvent qu’on peut penser la maison différemment. En se tournant vers des solutions locales, recyclées et à très faible impact. La preuve que l’innovation se cache parfois là où on l’attend le moins.