Pour expliquer l’amiante-ciment, il résulte d’un matériau minéral présentant une texture fibreuse très utilisée dans l’industrie des bâtiments d’antan. Appréciée pour sa propriété réfractaire, elle a naturellement été introduite dans la composition d’un autre matériau très prisé qui est l’amiante-ciment, auquel l’on a donné une autre dénomination, le fibrociment. Or depuis 1996, tout produit à l’amiante est interdit à la vente comme à l’usage. Que s’est-il passé et quelle est la situation aujourd’hui ?
Le scandale de l’amiante-ciment
« Asbestos » en grec, littéralement « indestructible », l’amiante a longtemps composé un parterre de matériau de construction, jusque dans le milieu des années 1990 où les scientifiques ont établi les liens entre certaines maladies graves dont des maladies respiratoires et certains cancers, et l’inhalation des fibres d’amiante. À noter que les fibres d’amiante sont jusqu’à 500 fois plus fines qu’un cheveu humain. En fait, ces constats ont déjà été établis un siècle auparavant, puis mis sur la table dans les années 1970. Mais ce n’est qu’à l’orée du XXe siècle, lorsque des dizaines de milliers de personnes sont mortes de l’amiante que les autorités ont décidé d’interdire tout produit issu de l’utilisation de l’amiante, même en fine quantité.
Ce qu’il faut faire pour désamianter sa toiture
L’amiante ainsi interdit, chaque foyer doit aussi se débarrasser de toutes les parties de son logement qui comportent du fibrociment amianté, entre autres, la tuyauterie, la toiture, etc. Mais, étant donné qu’il s’agit d’un élément dangereux pour la santé, car classé cancérigène de premier niveau en UE, des réglementations existent pour le désamiantage. Avant tout, le propriétaire ne peut réaliser lui-même l’opération. Ensuite, l’entreprise qui se charge du désamiantage doit se doter d’une certification nationale. Cette même obligation concerne aussi les entreprises qui œuvrent sur un chantier amiantifère.
Mais encore, l’opérateur en désamiantage doit respecter des modalités strictes suivant la norme NF 46 010 (protection des salariés, protection de l’environnement, etc.). Sans le suivi de ces règles, les entrepreneurs risquent la prison et de lourdes amendes. Plusieurs étapes sont à respecter lors d’un désamiantage, à savoir :
- Le nettoyage puis confinement des lieux.
- L’élimination de l’amiante-ciment.
- Les contrôles et l’évacuation des déchets qui sont également du ressort d’un spécialiste en traitement des déchets dangereux.
Après, il va aussi falloir choisir parmi un vaste panel de toitures de remplacement. Le fibrociment conçu dans les normes actuelles constitue un alternatif phare.
L’amiante-ciment vs le fibrociment : la nouvelle donne
L’amiante-ciment a été la forme la plus utilisée de l’amiante (90 % des produits). On l’appréciait grandement pour diverses raisons. Plus ou moins résistant, l’amiante-ciment est un excellent isolant thermique. Mais l’une des principales justifications était son coût de production faible et donc son tarif bas. Ces qualités entachées par le fameux scandale, il a semblé incontournable de trouver des alternatives plus sûres et surtout qui reprennent les caractéristiques qui ont fait de l’amiante-ciment un matériau très prisé dans le domaine.
Les fabricants conçoivent aujourd’hui le fibrociment sans amiante. Il s’agit de remplacer l’amiante par des matériaux non dangereux, voire écologiques, et ayant les mêmes pouvoirs réfractaires ou presque. Il existe ainsi sur le marché des fibrociments conçus avec des fibres de celluloses et du sable (ou de la cendre). Cette nouvelle conception confère aux matériaux, durabilité et caractère presque imputrescible. Les études menées confirment que leur durée de vie passe au-delà de 30 ans. Sinon, le fibrociment actuel présente une résistance accrue aux variations climatiques et aux températures extrêmes, tout en affichant une étanchéité maximale (sans effet de condensation). Plus léger que le ciment amiante, il demeure facile à installer.
Le prix du fibrociment en rénovation
On utilise généralement le fibrociment moderne pour la conception ou la rénovation de toiture ou pour le bardage des parois extérieures. Dans le cas d’un remplacement de toiture amiantée par exemple, tout le travail, du désamiantage à la pose de la nouvelle toiture est tarifé à environ 195 euros le m². Sans le désamiantage, c’est-à-dire dans le cadre d’une nouvelle installation ou un bardage, le m² ne demande pas plus de 35 euros en moyenne.
