Changer la fenêtre consiste à satisfaire certaines priorités pour la pérennité du bâti mais aussi le confort. En effet, les fenêtres vétustes deviennent inesthétiques, mais surtout inefficaces en termes d’isolation thermique et acoustique. Par ailleurs, le changement des fenêtres a aussi parfois une visée esthétique puisqu’il permet d’avoir des ouvertures en harmonie avec la façade. On peut aussi vouloir changer la fenêtre tout simplement parce qu’on souhaite changer de style et donner un nouveau look à sa maison. Certains pourront vouloir des ouvertures plus fonctionnelles, des fenêtres plus grandes, etc.
Plus précisément, dans la majorité des cas, des raisons inéluctables se manifestant par des signes concrètes ou senties obligent à changer les fenêtres et les gains escomptés en dépendent. Connaître ces signes ainsi que les critères à prendre en compte pour un changement réussi, aide à orienter son choix. Enfin, changer les fenêtres par d’autres plus performantes permet de bénéficier des aides mises en place par l’État et des organismes partenaires, à condition de respecter les critères de performance requis, d’autant plus que les dépenses pour des tels travaux ne sont pas négligeables.
Changer de fenêtre : les signes précurseurs et les gains escomptés
De nombreux signes poussent, voire obligent à changer les fenêtres. Il s’agit entre autres de :
- Dysfonctionnement au niveau du système d’ouverture et de fermeture entraînant l’inefficacité de l’étanchéité et permettant le passage d’air autour des vantaux.
- Dégradation plus ou moins visible des matériaux de structure comme le bois, le PVC ou l’aluminium.
- Présence de condensation sur la fenêtre pouvant endommager le bâti et vicier l’air intérieur.
- Joints des vitrages ne tenant plus.
- Présence de buées au niveau du double vitrage.
- Sensation de froid en passant près de la fenêtre.
Par ailleurs, une fenêtre équipée d’un simple vitrage doit être impérativement remplacée, car elle ne répond plus aux exigences des réglementations thermiques en vigueur. De plus, une fenêtre, même équipée de double vitrage ou d’un produit datant des années 80, est recommandée d’être remplacée par un vitrage plus récent, autrement dit plus performant.
Les avantages à changer de fenêtre
Les gains par un remplacement des fenêtres défaillantes sont nombreux si on ne cite que :
- Le confort thermique et acoustique acquis générant une diminution notable de la facture d’énergie. À noter à ce propos que 20 % de déperdition de chaleur se fait par les ouvertures. Le confort ainsi que le bien-être intérieur seront optimaux si une ventilation performante est mise en place.
- Le gain en lumière naturelle
- L’optimisation de la sécurisation des personnes et de leurs biens.
- L’amélioration de l’esthétique et l’augmentation de la durabilité du bâti, générant une plus-value certaine au patrimoine.
Changement des fenêtres : procédures à suivre, les réglementations à respecter
Changer les fenêtres peut nécessiter dans certains cas le respect des certaines procédures étant donné qu’un tel acte peut changer l’aspect extérieur du bâtiment. Pour en être informé avec précision il faut se renseigner auprès des autorités compétentes, car les réglementations diffèrent suivant la zone d’implantation du bâtiment, selon également la région ou la localité où on se trouve. Il peut s’agir, entre autres de la mairie pour l’acquisition du plan local d’urbanisme (PLU), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), pour le plan de sauvegarde et de la mise en valeur ou PSMV dont la conformité est assurée au besoin par l’architecte de Bâtiment de France.
Se faire aider dans ce sens par le professionnel ou l’entreprise chargée du travail peut faciliter énormément les démarches à faire. Quoi qu’il en soit, les informations suivantes peuvent donner une idée de ce qui attend le propriétaire, sur le plan procédural, lorsqu’il souhaite changer ses fenêtres.
- Un changement de fenêtre « à l’identique » ne requiert pas de déclaration des travaux.
- Le changement d’une fenêtre impliquant le changement de matériau, de couleur de la menuiserie (bois en PVC, par exemple) nécessite une déclaration préalable des travaux.
- Un changement entraînant une modification de l’apparence de l’existant (exemple : changer une fenêtre par une porte-fenêtre) exige une autorisation à la mairie.
- Enfin, si le bâtiment appartient à une zone classée ou protégée, il faut alors respecter les normes indiquées par le PSMV (couleur, matériaux, etc.)
- À noter qu’une autorisation du conseil de copropriété est nécessaire, pour les travaux de changements de fenêtres d’un appartement d’immeuble.
Changement des fenêtres : solutions, aides disponibles et conditions d’éligibilité
Solutions
Les solutions de changement dans le but de rendre les fenêtres techniquement et esthétiquement plus performantes (performance thermique surtout), sont actuellement nombreuses.
Sur la mise en œuvre
Si le dormant est en bon état, on n’a qu’à fixer dessus un nouvel encadrement. Ce qui constitue un travail rapide et sans menace d’endommagement des murs et le risque de réduction de l’ouvrant est résolu. Dans le cas contraire, une dépose totale est nécessaire. L’intervention sera plus longue et oblige la reprise des murs en périphérie.
Sur les matériaux
Le choix est vaste. Que ce soit le bois, le PVC, l’aluminium et les matériaux mixtes comme le bois-alu, les offres récentes répondent toutes aux exigences thermiques actuelles de façon plus que satisfaisante. Avec les nombreux coloris, les imitations diverses, toutes les préférences esthétiques, mêmes les plus exigeants peuvent être comblés. Il suffit de choisir celui qui convient au budget : le matériau mixte est le plus performant, mais aussi le plus cher. Viennent ensuite le bois et l’alu, le premier plus difficile à entretenir, mais noble et chaleureux, le second est réputé par sa finesse et son aspect moderne. Enfin, le PVC clos est connu pour son prix le plus abordable, mais de choix limité en coloris.
Sur le vitrage
Le simple vitrage a fait son temps. Il est aujourd’hui obsolète. On préconise surtout le triple vitrage en montagne, dans des endroits où l’hiver est rigoureux et long. Si l’on veut, on peut en avoir sur la façade nord. En effet, même si sa performance thermique est excellente, il pèse lourd, laisse passer moins de luminosité, est moins efficace pour isoler du bruit, pour un prix 75 % fois plus cher que le double vitrage. La solution idéale en rénovation reste le double vitrage. Il existe le double vitrage « classique », c’est-à-dire, constitué de deux verres séparés par une lame d’air (exemple 4/16/4 : épaisseur des verres, 4 mm chacune, celle de la lame d’air, 16mm).
Mieux encore, le vitrage à isolation renforcée (VIR) qui est composé de deux verres séparés par une lame d’argon doublé et il y en a qui est doté de couche transparente d’argent qui empêche la chaleur de passer à l’extérieur. Pour les zones très exposées aux bruits, on peut opter pour le double vitrage asymétrique (épaisseurs des deux verres différents. Exemple : 10/10/4).
Sur les critères des performances
Elles sont relatives au coefficient d‘isolation thermique Uw et le facteur solaire Sw.
Aides disponibles
En rénovation, les travaux d’amélioration énergétiques donnent droit à des aides sous forme de crédits d’impôt, de subventions, des réductions fiscales, des primes. Le changement de fenêtres pour une performance énergétique améliorée en fait partie. Pour le changement de fenêtre, il peut s’agir entre autres :
- Du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) à taux unique de 30 % des dépenses engagées.
- la subvention de l’ANAH.
- une prime à l’amélioration de l’habitat (PAH) octroyée par la DDE.
- la TVA réduite à 5,5 % sur la pose et le prix des matériels, etc.
Critères d’éligibilités aux aides
Pour être éligibles à ces aides (CITE et TVA à taux réduit en particulier), deux principales conditions sont à respecter :
- Pour tous matériaux, Uw< ou égal à 1,3 W/m2.k et Sw> ou égal à 0,3 ou Uw< ou égal à 1,7 W/m2.k et Sw> ou égal à 0,36.
- Tous les travaux (pose, achat des fournitures et matériels) sont à confier à des professionnels. Il faut impérativement qu’ils disposent de la mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour espérer se voir octroyer des aides.